Enquêter sur la participation « tout contre » les politiques alimentaires territoriales – Faire et dire avec quelles alliances et pour quelles transformations ?

Investigating participation “all against” territorial food policies – Making and saying with what alliances and for what transformations?

Marchadier Côme
〉Coordinateur scientifique du projet STRATES Démocratiques (AAU-CRENAU), 
〉Chercheur en sciences sociales du territoire à l’ENSAN

come.marchadier@outlook.fr

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Présentation :

– Quel est votre parcours de chercheur ?

Jusqu’au master, j’ai bénéficié d’enseignements très pluridisciplinaires en sciences sociales et politiques. Pas à la manière intégrée d’un IEP, dans une faculté en fréquentant tous les départements du campus.

Je me suis vite intéressé aux recherches sur la démocratie, et me suis engagé sur des enjeux écologiques – notamment la lutte contre l’aéroport et son monde à Notre-Dame-Des-Landes. J’ai pu constater pourquoi les questions écologiques étaient incompatibles avec les organisations classiques du territoire d’une manière très vive : ici et maintenant, ce sont les cultures de la terre ou les infrastructures du tourisme qui ont la priorité ?

J’ai expérimenté des activités associatives d’écologie urbaine pendant un service civique qui m’a servi de préparation à l’enquête. Puis je me suis formé à l’ethnographie de la participation et à l’analyse des transformations écologiques des territoires pendant ma thèse. D’autres engagements m’ont permis d’apprendre sur le tas des outils de facilitation. Je relie tout ça dans le projet présenté ensuite.

– Parlez-nous de l’intérêt de votre recherche actuelle.

Ma recherche actuelle a pour objectif de croiser deux types d’enquêtes sur les transformations écologiques des territoires. La première, fondamentale, est une enquête compréhensive et inductive sur la participation au sens large, entendue comme le fait de produire des actes de transformation de nos milieux. Il s’agit alors d’analyser les situations et les processus d’une manière interactive, au plus prêt des intentions de la diversité des personnes concernées, en prenant en compte les dimensions sensibles, matérielles et conceptuelles de l’expérience. Cette approche peut se déployer sur de nombreux enjeux écologiques et sociaux, pour informer des organisations territoriales variées. L’important est d’analyser l’articulation entre l’expérience de participation et le processus instituant.  La seconde, expérimentale, propose un espace partagé de construction des savoirs et savoir-faire de la transformation, entre chercheur·es de métier et de fait. Ensemble, nous comprenons la diversité des expériences et la mobilisons pour transformer à notre mesure le territoire.

Le croisement a pour objectif d’appuyer sur des points importants de controverse sur le plan de la démocratie écologique : la pluralisation radicale des organisations territoriales, le renforcement des solidarités et des circulations de proximité, le dépassement des figures de l’engagement qui privatisent le pouvoir, le savoir, l’accès aux besoins écologiques et les organisations publiques.

– Quel est votre atout créatif ?

C’est la première fois que je réponds à cette question, je ne sais pas trop quoi dire. Pour tenter, je dirai un mélange d’interdisciplinarité radicale, de capacité de positionnement et d’empathie pour l’altérité. Souvent,  je réalise que je tente de construire des ponts entre des mondes que pas grand monde n’imaginais lier, comme un ethnographe, avec des choix stratégiques du fait de mes savoirs et pratiques en science politique.

Contribution :

Abstract: This paper suggests, from a reflexive thinking approach, that professionnal researchers main role through ecological transformations could be facilitating the merging of common, situated and transformative knowledges. Articulating in the long run « patchwork ethnography » and structural policy analysis leads to combine a close comprehension of situations and strategical issues. Local food democracy processes is a wide field of experience to embrace this practices.

« Right now, we need writers who know the difference between production of a market commodity and the practice of an art. »

Extrait du discours d’Ursula K. Le Guin au National Book Award, 2014

Dans la « bibliothèque de cas » d’un anthropologue « exotique » (Guinchard, 2019), on trouve des peuples lointains. Dans la mienne, on croise des habitant·es avec lesquelles je partage mon milieu de vie. Pour « ethnographier les mondes à venir » (Pignocchi & Descola, 2022), nous sommes de plus en plus nombreu·ses à enquêter sur le proche, pratiquant au gré des appels à projets et des ponctuelles sources de rémunération qu’ils apportent, une « ethnographie du patchwork »[1] s’alimentant au fil de l’eau. Une méthode de recherche située qui s’avère particulièrement adaptée pour comprendre, analyser et penser les transformations écologiques des territoires comme la part sensible des engagements (Tsing, 2017 ; Escobar, 2018 ; Pruvost, 2017).

A force d’expériences de recherche et de réflexivité sur celles-ci, se met en œuvre une sorte d’enquête sur l’enquête qui interroge de plus en plus intensément : quelles conditions pour mettre en œuvre nos recherches ? Des premiers effets d’opportunités rendus possibles par un·e encadrant·e, à la construction de projets partagés avec une posture d’autonomie, nous apprenons à construire nos propres « fenêtres de tir » – bien qu’alignement de planètes soit probablement une métaphore plus appropriée aux conditions actuelles. Nécessairement, ces conditions dépendent des questions de recherche, et réciproquement.

D’un point de vue pragmatique (Cefaï & al., 2012), la recherche est une participation. L’enquête sur la participation est aussi un travail qui, puisqu’il nous engage, nous incite à des pratiques de réflexivité critique sur les alliances auxquelles nous contribuons par et pour nos recherches. La proposition de cet article est de donner à lire sur l’alliance qui permet aujourd’hui le projet de recherche-action participative (Godrie et al., 2022) nommé STRATES Démocratiques. Un projet élaboré sur mon milieu de vie pour participer à sa transformation, dans lequel la proximité est l’ordinaire.

Prises sur l’enquête

A la suite d’une thèse ethnographique sur les pratiques émergentes de démocratie alimentaire (Marchadier, 2022), quelques enjeux du terrain sont bien identifiés. Toutefois, un problème se pose. Alors même que les origines de mon travail doctoral se trouvent dans une trajectoire du mémoire de recherche vers des activités associatives mises en réflexivité, le long chemin de l’écriture finale m’a à nouveau éloigné du terrain non académique. La mise à distance signifie alors ne plus avoir qu’une expérience lointaine de l’ordinaire que vivent les personnes engagées dans les processus sur lesquels j’enquête.

Précisément, après un an à chercher le sens analytique de notes touffues, de retranscriptions exhaustives, de documentations éparpillées et de souvenirs éloignés, mon ordinaire de la recherche est constitué d’un bureau, d’un ordinateur, de piles de carnets, de papiers volants et de livres toujours trop nombreux. Pourtant, j’écris sur des expériences autrement diverses : du jardinage, de la cuisine, des réunions, des buffets, des assemblées, des dispositifs, des circulations… Le milieu de la transformation écologique des territoires et celui de l’écriture d’une analyse critique sur celle-ci ont tendance à profondément diverger sur le plan de l’expérience de la matière et du sensible. La médiation de l’écriture scientifique produit une situation paradoxale : c’est au moment où nous sommes physiquement les plus éloigné·es de l’expérience des autres que la portée de nos analyses semblent les plus efficaces. Elles le semblent, car nous sur-valorisons le rôle des réflexions abstraites et décontextualisées, et sous-estimons le travail nécessaire qu’il faudrait alors produire pour les faire atterrir en dehors de nos laboratoires, les ré-articuler aux autres parties prenantes.

C’est probablement une spécificité de la thèse pour nous former à l’autonomie des activités de recherche, que de nous faire expérimenter largement le spectre des positionnements réflexifs et des pratiques de longues durées. Cette mise à distance semble aussi favoriser la construction de postures d’expertise et d’une division du travail analytique qui alimentent une approche extractiviste, productiviste et conservatrice de la recherche, plus apte à produire des résultats à capitaliser ou des savoirs de gouvernement qu’à imaginer des savoirs de transformation. L’enjeu serait donc de trouver un équilibre entre distance et proximité qui semble adéquat dans les processus de transformation écologique des territoires sur lesquels j’enquête, qui donne prise aux autres, et maintienne l’autonomie relative de la recherche.

Partages des questions de recherche

Dépositaire d’un savoir réflexif et critique sur la démocratie alimentaire, labellisé par les institutions universitaires, il s’agissait – après un temps de repos – d’en faire quelque chose et de poursuivre l’exploration selon d’autres modalités. A force de déconvenues sur le parcours classique du post-doctorat, je choisis de construire un collectif d’enquête hybride composé de chercheurs de métier et de partenaires des politiques alimentaires. Pendant un an, je suis allé à la rencontre d’organisations associatives et coopératives pour d’une part leur partager les résultats de mes recherches et d’autre part leur proposer de travailler avec eux dans le cadre du « Crédit Impôt Recherche » Jeune Docteur. Cela n’a pas fonctionné[2].

Toutefois, ces échanges ont permis d’identifier des questions partagées et des situations pour les engager. J’ai partagé des analyses situées sur le fait que l’approche par l’alimentation changeait profondément notre regard sur la manière dont nos organisations politiques étaient instituées, sur les conséquences que cela avait en matière de postures d’engagement paradoxales pour les participant·es, sur le décalage entre la communication et le soutien public réellement apporté aux initiatives de ce champ d’expérience, sur le fait que le néolibéralisme métropolitain et la quadrature de la solidarité dans les transformations écologiques nous maintenaient dans un accès à l’alimentation à trois vitesses et des pratiques de gratuité subies. Les partenaires ont expliqué comment ils se saisissaient des enjeux de transformation écologique et sociale, quels projets ils mettaient en œuvre pour apporter des réponses adaptées et structurelles. Petit à petit, nous avons construit collectivement un cadre pour mener une enquête partagée dans laquelle la recherche tient un rôle d’animation des processus de construction des savoirs.

Ancrages de méthodologies situées

Pour son premier volet, le projet STRatégies Agro-alimentaire pour des Territoires Écologiques, Solidaires et Démocratiques (STRATES Démocratiques) interroge et expérimente notre capacité à construire des solidarités territoriales structurelles dans les transformations écologiques sur deux axes : 1- l’articulation des expériences de participation des fermes aux assemblées, 2- l’émergence de partenariats public-commun. Les terrains d’étude sont Nantes et Redon Agglomération en majeur, le Pays de Retz en mineur. Les partenaires sont la mairie de Plessé – délégataire PAT à Redon Agglomération, la coopérative Construire l’Agriculture Paysanne 44 (CAP 44, équivalent ADEAR du 44), l’association Vers un Réseau d’Achat en Commun Nantes Métropole, la coopérative Terralim, les laboratoires AAU-CRENAU et ESO-Nantes.

STRATES repose sur trois méthodes d’enquêtes et une expérimentation, qui mobilisent les partenaires à des degrés divers. Je poursuis mon travail de patchwork ethnograhy sur les activités des partenaires, notamment la participation à des réseaux comme Tous pour une Agriculture Citoyenne, Territoriale et Solidaire 44 (TACTS44), la mise en œuvre d’une Politique Agricole Communale à Plessé et son articulation avec le Projet Alimentaire Territorial de Redon, ou la participation de CAP44 à la politique d’installation agricole de Nantes Métropole. Les partenaires échangent sur leurs activités au fil de l’eau, proposent des pistes et ouvrent leurs portes à l’observation. Avec les partenaires, nous identifions 15 cas pratiques de fermes qui s’articulent à ces politiques à des degrés divers, pour qu’elles fassent l’objet d’une visite spécifique. Nous organisons un séminaire de recherche-action pour l’écriture d’un livret-programme sur les stratégies de solidarité pour la bifurcation agroécologique du territoire. Enfin, des membres de STRATES participent à la coordination de de l’expérimentation Sécurité Sociale Alimentaire de Nantes – Pays de Retz.

Si le programme peut sembler dense à première vue, la stratégie d’enquête exposée repose sur le recoupement et la mutualisation de nombreuses situations proches. Par exemple, les fermes cas pratiques permettent d’interroger les politiques d’installation agricole nantaises et la PAC de Plessé. L’expérimentation SSA est un espace de construction de savoirs pratiques sur les solidarités structurelles du territoire pensées à partir des mangeur·euses et, inversement, le séminaire STRATES fournit à la coordination de la SSA des savoirs sur les solidarités pensées à partir des situations paysannes et rurales. Aussi, les partenaires qui en ont besoin sont rémunérés pour participer aux activités de recherche. Pour comprendre la démocratie alimentaire comme champ d’expérience situé, qui interroge à la fois l’accès aux nourritures, aux cultures et aux organisations, nous faisons le pari de croiser des points de vue et des savoirs pluriels pour les lier, de manière plus adéquate avec leurs perspectives de transformation.

Conclusion – Transformations possibles, nous et nos organisations

Le champ d’expérience est foisonnant, il déborde d’initiatives. La démocratie alimentaire favorise la compréhension de la répartition des pouvoirs de transformer la terre, les infrastructures, les nourritures et leur distribution. L’analyse critique des registres de justification et de légitimité souligne, comme dans d’autres domaines des politiques environnementales (Mazeaud, 2021), comment le participatif est instrumentalisé et crée notamment un espace de neutralisation de la critique. De sorte que les transformations effectives en matière de solidarités écologiques, qui nécessitent des remises en cause profondes de nos institutions par le geste et le discours, se font soit à distance de l’action publique[3], soit par effraction dans les fonctionnements ordinaires (Fort-Jacques et Marchadier, 2022)[4], soit à la marge et au prix d’efforts considérables[5].

Dans ce contexte, notre rôle principal n’est à mon avis pas tant de recenser et cartographier – enjeu récurrent des parties prenantes de l’action publique[6] – ni de définir, ni de modéliser pour capitaliser et reproduire, ni de témoigner de la faisabilité de l’existant. Bien que ces actions puissent participer d’un processus de reconnaissance et de légitimation (Toublant & al., 2024), elles finissent par entrer dans le registre des « bonnes pratiques » (Devisme & al., 2007). Or, la plupart de celles et ceux qui nourrissent n’ont pas besoin d’arguments d’autorité pour engager des pratiques ordinaires millénaires (Scott, 2019) aux fondements de nos cultures démocratiques (Zask, 2016). L’auto-organisation des cultures de la terre semble irréductible (Chateauraynaud & Debaz, 2017)[7] et aucun ordre naturel ne peut justifier cet état de choses (Flipo, 2023). L’enjeu est plutôt de comprendre quels savoirs et savoir-faire permettent d’actualiser les transformations, et d’en tirer des analyses pratiques et critiques sur la participation des parties prenantes d’une part, et sur les organisations du territoire et les engagements structurels, surtout. Alors, nous contribuons à la reconnaissance de la nécessité d’une radicale pluralité.

Références bibliographiques :

Cefaï D., Carrel M., Talpin J., Eliasoph N. & Lichterman P., 2012. « Ethnographies de la participation », Participations, 4, p. 7-48.

Chateauraynaud F. & Josquin D., 2017. Aux bords de l’irréversible, sociologie pragmatique des transformations, éditions Pétra, 646p.

Chauvier É, 2012. « Anthropologie de l’ordinaire. Pour retrouver la voix des déclassés », Journal des anthropologues, vol. 128-129, no. 1-2, pp. 209-221.

Devisme L., Dumont M. & Roy E., 2007. « Le jeu des « bonnes pratiques » dans les opérations urbaines, entre normes et fabrique locale », Espaces et sociétés, 131, 4 p. 15-31.

Escobar A., 2018. Sentir penser avec la terre. L’écologie au-delà de l’Occident. Seuil, 240 p.

Flipo F., 2023. « Dénaturaliser l’écologie, changer les modes de vie », L’Homme & la Société, 218, 1, pp. 45-68.

Fort-Jacques T. & Marchadier C., 2022. « Faire solidarité dans les politiques alimentaires de Nantes Métropole : tensions entre dynamiques participatives et affirmation d’acteurs publics », Norois, 262, 1, pp. 49-60.

Guinchard C., 2019. « Trois détours dans la « bibliothèque de cas » d’un ethnographe : échapper à la mise en récit de soi », dans Carrières, (dir.) Anne Monjaret, Presses universitaires de Paris-Nanterre p. 191-205.

Pruvost G., 2017. « Critique en acte de la vie quotidienne à la ZAD de Notre-Dame-des-Landes (2013-2014) », Politix, 117, 1, pp. 35-62.

Godrie B., Maïté J., et Marion C., 2022. « Recherches participatives et épistémologies radicales : un état des lieux », Participations, 32, 1, pp. 11-50.

Marchadier C., 2022. La démocratie alimentaire nantaise : ancrages, institutions, controverses. Une ethnographie de la participation aux transformations écologiques des politiques alimentaires territoriales, thèse de doctorat, 842p.

Mazeaud A., 2021. « Gouverner la transition écologique plutôt que renforcer la démocratie environnementale : une institutionnalisation en trompe-l’oeil de la participation citoyenne », Revue française d’administration publique, 179, 3, pp. 621-637.

Pignocchi A. & Descola P., 2022. Ethnographier les mondes à venir, Le Seuil, 224 p.

Scott J. C., 2019. Homo domesticus Une histoire profonde des premiers Etats, Paris, La Découverte,  traduit de l’anglais (États-Unis) par Marc Saint-Upéry, préface de Jean-Paul Demoule, ISBN : 978-2-7071-9923-2, 297 p.,

Toublant D., Banzo M. & Del’homme B., 2024, « Une approche constructiviste et territoriale pour développer la connaissance et la reconnaissance des micro-fermes. Exemple du programme de recherche-action MicroAgri en Gironde », GéoProximitéS , n°1-2024 

Tsing Lowenhaupt A., 2017. Le champignon de la fin du monde, Sur les possibilités de vivre dans les ruines du capitalisme, éditions La Découverte, 350 p.

Zask J., 2016. La démocratie aux champs, La Découverte, 256p.


[1]https://www.patchworkethnography.com/

[2] L’intention de faire de la recherche non-instrumentalisée et la capacité à mobiliser le CIR de petites structures qui peuvent partager cette intention dans mon champ d’activité ne se sont pas encore rencontrées à ma connaissance. Pour le dire avec les mots crus de David Graeber, je n’ai pas voulu utiliser cette possibilité de deux ans de salaire de chercheur pour m’installer dans un bullshit job.

[3] A l’instar des installations hors-cadre, parfois associatives, qui nourrissent directement des cantines mobiles, des squats, des personnes qui ont faim de toutes situations.

[4] Voir le dispositif « Paysages Nourriciers » dans lequel le Service des Espaces Verts et de l’Environnement de Nantes use du motif de la crise sanitaire pour mettre en culture la terre, en opposition aux responsables du PAT

[5]Voir par exemple le cas du projet de plateforme logistique mutualisée Kiosque Paysan, qui mobilise une quinzaine de structures pendant deux ans pour être finalement reconnu comme projet central du PAT de Nantes Métropole et recevoir quelques dizaines de milliers d’euros de subventions. Dans le même temps, la construction d’un nouveau Marché d’Intérêt National mobilise 115 millions d’euros de subventions de l’État et de la Métropole, sans jamais être abordée dans le cadre du PAT.

[6]Il s’agit souvent d’établir la cartographie, ou l’outil central d’identification. Un outil unique pour les gouverner tous ?

[7]« A la différence de l’incommensurable, l’irréductible n’a pas, du moins pas nécessairement, besoin de s’affirmer contre une représentation ou un dispositif. Par l’irréductibilité s’exprime une sorte d’immanence de l’inépuisable. L’irréductible n’est pas seulement un non définitif opposé à la prétention de configuration du monde portée par des acteurs dominants, c’est aussi, et surtout, un pointeur vers des potentialités non perçues, ou pas encore perçues, par ceux qui n’habite pas le monde posé comme irréductible. C’est pourquoi, un lien intrinsèque s’affirme entre irréductibilité et authenticité, du moins tant que les deux termes désignent le bonheur d’être en prise avec un milieu d’expériences – ce qui nous donne, au passage, une définition pragmatique possible du bien-être », p. 598

Pour citer cet article :

MARCHADIER Côme, « Enquêter sur la participation « tout contre » les politiques alimentaires territoriales – Faire et dire avec quelles alliances et pour quelles transformations ? », 2024 – Proximités émergentes, GéoProximitéS, URL : https://geoproximites.fr/ ark:/84480/2024/07/20/pe-3/